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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 12:14

C’est une très grande satisfaction : la juge des référés ordonne la suspension de la décision du ministre de la Culture et de la Communication en date du 11 juin 2009, autorisant les travaux à l’hôtel Lambert.

Elle donne ainsi raison à notre association pleinement satisfaite par le fait, notamment, que tous les arguments invoqués par elle au moment des audiences ont été retenus.

 

Extrait de l’ordonnance rendue par le tribunal administratif en date du 15 septembre 2009 :

« …Considérant qu’eu égard aux lacunes relevées et à leur portée quant à l’appréciation de la nature et de l’ampleur exactes des travaux projetés dans plusieurs parties significatives du monument, empêchant d’avoir une vision globale des conséquences du parti architectural choisi et des parties souterraines envisagées, les moyens de légalité externe, tirés, d’une part, du caractère incomplet et insuffisant du dossier de demande au regard des exigences de l’article 20 du décret du 30 mars 2007 et de l’arrêté du 29 novembre 2007, d’autre part, des incidences que celui-ci a pu avoir sur la régularité de l’accord du maire de Paris compétent pour statuer en matière d’urbanisme et de l’avis de la commission nationale des monuments historiques, enfin, l’imprécision des prescriptions de cette commission, notamment en ce qui concerne la « restitution – restauration du niveau des combles dans leur disposition d’origine », sont de nature à créer un doute sérieux sur la légalité de la décision attaquée… ».

 

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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 15:01

Notre association pour la Sauvegarde et la Mise en valeur du Paris historique avait déposé respectivement trois recours, dont un gracieux auprès du ministre de la Culture, en vue d’obtenir la suspension, l’annulation et le retrait de la décision du 11 juin 2009, autorisant les travaux à l'hôtel Lambert.

Une première audience le 21 aout au tribunal administratif de Paris, 7 rue de Jouy, dans le 4e arrondissement a eu lieu et a reporté la décision pour complément d'infomations. Une seconde qui s'est tenue le 8 septembre dernier, au même tribunal a permis notamment à la Ville de Paris de préciser son avis.
Le jugement est mis en délibéré. L'ordonnance de référé devrait être rendue le 16 septembre dernier délai.

Restons sereins...

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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 13:22

Haut lieu de son histoire au XIXe siècle, la Pologne s’inquiète du projet de restauration de l’hôtel Lambert, par le biais de son ambassadeur à Paris.

Tomasz Orlowski a écrit à Frédéric Mitterrand pour exprimer sa « préoccupation face aux informations concernant les projets de restauration de l'hôtel Lambert ».

Il demande au ministre s’il est exact que « la restauration allait rétablir l'état initial du bâtiment datant du XVIIe siècle, au détriment des traces ultérieures de l'épisode polonais de son histoire ».

M. Orlowski précise que la Pologne n'a toutefois pas de titre officiel pour intervenir dans cette affaire, l’hôtel restant une propriété privée, mais « tient seulement à sensibiliser l'opinion à cet aspect polonais » de l'histoire de ce bâtiment ayant appartenu, de 1843 à 1975, à la famille princière polonaise des Czartoryski, proches parents des Jagellon, dynastie royale qui régna sur une partie de l’Europe centrale du XIVe au XVIIIe siècle.

Pendant de longues années, au milieu du XIXe siècle, le prince Adam Czartoryski y a accueilli dans ses salons les très nombreux exilés polonais qui, comme lui, avaient dû quitter leur pays après l'échec de l’insurrection polonaise de 1830-1831 (soulèvement national contre la Russie). L’hôtel Lambert devint ainsi un important centre de la vie politique, culturelle et sociale polonaise en exil, et aussi le lieu de grandes fêtes, où l'on pouvait croiser Frédéric Chopin, George Sand, Adam Mickiewicz ou Eugène Delacroix. Czartoryski créa en outre de nombreuses institutions, telles que la Librairie polonaise, la Société historique de Pologne, un institut pour les jeunes filles polonaises et une école pour les jeunes gens polonais. La Bibliothèque existe toujours au 6 du quai d'Orléans, également dans l’île Saint-Louis.

 "C'est d'ailleurs Eugène Delacroix qui avait indiqué à Frédéric Chopin que l'hôtel Lambert était mis en vente. Cette information, que le compositeur polonais a transmis au prince Czartoryski, a permis à ce dernier de saisir l'occasion", a rappelé M. Orlowski.

 

Sources AFP

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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 14:34

Notre association pour la Sauvegarde et la Mise en valeur du Paris historique avait déposé respectivement trois recours, dont un gracieux auprès du ministre de la Culture, en vue d’obtenir la suspension, l’annulation et le retrait de la décision du 11 juin 2009, autorisant les travaux à l'hôtel Lambert.


Une première audience le 21 aout dernier au tribunal administratif de Paris, 7 rue de Jouy, dans le 4e arrondissement a eu lieu et a reporté sa décision pour complément d'infomations.
Une seconde est prévue le 8 septembre prochain à 15 h, au même tribunal. La Ville de Paris sera entendue.
Venez nombreux, cette audience est publique...

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 23:40

Le morceau de bravoure de l’architecture domestique parisienne conçu par Le Vau et décoré par Le Brun à la pointe de l’île Saint-Louis est sur le point de subir une transformation radicale.
Si les remaniements successifs n’ont jamais altéré sa distribution ni l’authenticité de sa structure, le projet qui vient d’être dévoilé prévoit d’assujettir l’hôtel du XVIIe siècle à l’économie d’une résidence de grand luxe et de ramener les extérieurs à un état originel idéalisé. Le saucissonnage des appartements engendre des destructions importantes et s’accompagne de la prolifération de gaines techniques disproportionnées, destinées à accueillir tuyauterie, climatisation et ascenseurs. Le bourrage de la parcelle rend nécessaire le sacrifice des sols et des sous-sols intacts. On envisage le démantèlement du jardin suspendu, dont le mur de soutènement s’ouvrirait côté Seine pour former la façade d’un garage (1).
Spécialistes, praticiens, amateurs de tous les pays prient respectueusement le ministre de la Culture et le gouvernement français de réorienter une opération qui, dans sa formulation actuelle, bafoue les savoir faire et les doctrines qui prévalent en matière de restauration sur un plan international.

(1) Le principe de cette baie a depuis été abandonné...







La proue de la galerie au-dessus du jardin suspendu

The prow of the gallery above the hanging garden

La “prua” della galleria al di sopra del giardino pensile

"Носовая часть" галереи над висячим садом
庭の上部にあるギャラリ

Photo : © Gaston Bergeret, 2009

 

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 23:38

Protestations au 2 rue Saint Louis en l’Ile, 1 quai d’Anjou (4e arrondissement)

 

La Commission du Vieux Paris, réunie le 18 décembre 2008 à l’Hôtel de Ville sous la présidence de Mme Colombe Brossel, adjointe au Maire de Paris chargée du patrimoine, a émis des protestations véhémentes contre les travaux d’aménagement envisagés sur l’hôtel Lambert, classé monument historique, chef d’œuvre de jeunesse de Louis Le Vau, auquel ont collaboré les plus grands artistes du temps, comme Le Brun ou Le Sueur, seul hôtel particulier de la fin du règne de Louis XIII qui soit parvenu pratiquement intact jusqu’à nous.

La Commission proteste contre l’ampleur et la radicalité des interventions prévues, liées à la mise en œuvre d’un programme beaucoup trop chargé, abritant des dizaines de chambres dotées de tous les accessoires du confort, tels qu’ascenseurs, climatisation et salles de bains en nombre égal à celui des chambres, aboutissant au sacrifice des distributions anciennes et de certains dispositifs architecturaux originels, entraînant le percement de trémies dans les planchers et de saignées dans toutes les maçonneries, au risque d’endommager les décors et les structures.

La Commission proteste contre la dépose de toutes les menuiseries extérieures (datant du XVIIe au XXe siècle).

La Commission proteste contre la réalisation de vastes locaux techniques sous la cour et le jardin, en particulier d’un parking dont la sortie sur le quai d’Anjou affectera par sa porte et par le rehaussement du mur d’enceinte, le soubassement des immeubles du quai, site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 23:37

サン=ルイ通り2番地、アンジュー河岸1番地(4区)にあるランベール館の改築に反対する声明書

パリ歴史的景観保存委員会は、パリ市長補佐官であり、文化遺産管理担当のコロンブ・ブロッセル議長の下に2008年12月18日にパリ市庁舎にて開催された。同委員会は現在、歴史的建造物の指定を受けているランベール館において予定されている改築に対して厳然たる異議を表明するものである。同館は、建築家ルイ・ル・ヴォーの若き日の傑作であるのみならず、当時の傑出した芸術家ルブラン、ルシュウールらとの共同制作の賜物であり、ルイ13世時代の後期の形態をそのまま今日に伝える掛け替えのない殆ど唯一の邸宅である。

同委員会は、現在予定されている大規模で、根本的な改築工事に異議を表明する。それらの工事がもしも実現されれば、10室ほどの部屋から成る建物にエレベーター、空調設備、部屋と同数の浴室という、あらゆる近代的設備をともなった恣意的で、徹底的な改変が加えられ、もともとの配置と本来の建築的構造が犠牲になり、天井には通風孔が穿たれ、あらゆる石造建築の形態が甚大な被害をこうむることになる。装飾と構造とがいずれも危険な状態に陥ることであろう。

同委員会は、建築外壁のあらゆる工芸的装飾の撤去に対して反対の意を表明する(それらは、17世紀から20世紀にかけて作られたものである)。同委員会は、前庭と庭園の下方に予定されている大掛かりな改造計画に異議を表明する。とくにアンジュー河岸にむかって開かれるはずの駐車場に反対する。それは、入口の設置と囲い壁を高くすることによって、ユネスコの世界遺産に登録されている河岸にある複数の建物の基盤に影響を与えずにはおかないからである。

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 23:23

Arcydzieło paryskiej architektury użytkowej, zaprojektowany przez Le Vau, z dekoracją wnętrz według Le Brun, znajdujący się na brzegu wyspy Świętego Ludwika ma ulec radykalnym przebudowom.
Dotychczasowe, sukcesywne renowacje nie naruszyły struktury tego pałacu i nie zmieniły jego charakteru. Tumczasem nowy projet, który został właśnie opublikowany i zatwierdzony przez oficialne francuskie władze, przewiduje drastyczne zmiany siedemnastowiecznego pałacu który ma stać się nowoczesną, luksusową rezydencją nowego właściciela. Nowe przedziały pomieszczeń apartamentowych pociągną za sobą radykalne wyburzenia instalując przy tym gęstą sieć rur kanalizacyjnych, klimatyzacji i wind włączając do tego całe podziemie i piwnice. W planie jest, między innymi, zburzenie tarasowego „ogrodu wiszącego”, którego mur podporowy widoczny byłby od strony Sekwany stanowiąc część fasady nowego parkingu. Krytycy sztuki, historycy, artyści i amatorzy zabytków z wielu krajów zwrócili się do francuskiego Ministra Kultury i Sztuki oraz do Rządu francuskiego z prośbą o zmianę zatwierdzonych planów, które gwałcą podstawowe zasady i metody restaurowania zabytków na całym świecie, które powinny być zgodne z kunsztem konserwacji zabytków tej klasy.

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 23:22


Блестящий образец жилой архитектуры
XVII столетия, уникальный ансамбль, созданный архитектором Л. Лево, живописцами Ш. Лебреном и Э. Лесюером на стрелке острова Св. Людовика в Париже, находится перед лицом серьезных и, вероятно, опасных перемен.
Если предыдущие перестройки носили, в основном, локальный характер, не затронув внутреннюю структуру здания и не представляя угрозу его подлинности, то нынешний проект предусматривает полное подчинение особняка
XVII века стандартам современной резиденции «класса люкс», а также придание его фасадам идеализированного псевдоисторического облика. Перепланировка и дробление внутреннего пространства повлекут за собой серьезные разрушения и будет сопровождаться диспропорциональным расширением сети жилищных коммуникаций, включая новый трубопровод и систему кондиционирования. Для обеспечения этих нужд авторы проекта намерены пожертвовать подвальным этажом, сохранившимся почти без изменений с XVII века. Создание новой лифтовой шахты также нанесет серьезный ущерб историческим интерьерам особняка, ведь расположена она будет на месте комнаты с живописным плафоном XVII века и резной деревянной лестницы середины XIX века. Кроме того, проект представляет опасность для знаменитого висячего сада: под ним должен быть устроен гараж с въездом со стороны набережной, который решено прорубить в опорной стене сада, датируемой XVII веком. Историки, архитекторы, реставраторы и любители искусства разных стран обращаются к министру Культуры и правительству Французской республики с убедительной просьбой пересмотреть проект, который, в своей нынешней формулировке, открыто противоречит международным принципам и нормам научной реставрации.

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 23:21

Esta muestra de valentía de la arquitectura doméstica del París del siglo XVII, diseñada por Le Vau, decorada por Le Brun y situada en uno de los extremos de la Isla de San Luis se encuentra ante una inminente amenaza de transformación radical.

Si bien las diversas reformas a las que fue sometido a lo largo de los siglos no alteraron ni su distribución ni la autenticidad de su estructura, el último proyecto desvelado recientemente, prevé someter al palacete del siglo XVII a las nuevas exigencias de una vivienda de lujo y devolver los exteriores a un estado original idealizado y por tanto irreal. La subdivisión arbitraria del interior en distintos apartamentos conlleva la demolición de una parte considerable del edificio original, a la que se añade la proliferación desproporcionada de conductos técnicos para las instalaciones de fontanería, electricidad, aire acondicionado y ascensores. Las reducidas dimensiones de la parcela requerirían, para acomodar estas funciones, el sacrificio de plantas y sótanos que hasta ahora han permanecido intactos. Se prevé también el desmantelamiento su jardín colgante, cuyo muro de contención se abriría hacia el Sena para conformar la entrada de un garaje.

Especialistas, facultativos y principiantes en la materia de todos los rincones del mundo solicitan respetuosamente la presencia del Gobierno Francés y del Ministerio de Cultura para reorientar el proyecto de restauración, el cual, tal y como se plantea, es una burla a las teorías y a las prácticas que prevalecen en materia de conservación en el plano internacional.

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Présentation

  • : Sauvegarde et Mise en valeur du Paris historique
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Profil

  • Sauvegarde et Mise en valeur du Paris historique
  • association fondée en 1963 pour "entreprendre et mener toute action permettant de promouvoir, de protéger et de faire connaître les quartiers
 de Paris, afin de sauvegarder leur harmonie architecturale et sociologique".
 Pierre Housieaux, prési
  • association fondée en 1963 pour "entreprendre et mener toute action permettant de promouvoir, de protéger et de faire connaître les quartiers de Paris, afin de sauvegarder leur harmonie architecturale et sociologique". Pierre Housieaux, prési

La presse en parle...

LE MONDE | 23.02.09 |


Pour l'hôtel Lambert, faites encore un effort, Monsieur l'architecte en chef !

par Claude Mignot


Le
18 décembre 2008, la Commission du Vieux Paris alertait l'opinion sur la dénaturation importante que subirait l'hôtel Lambert, l'un des grands chefs-d'oeuvre de l'architecture du Grand Siècle, classé Monument historique depuis 1862, si le projet de "réhabilitation" élaboré par l'architecte en chef des Monuments historiques (MH), M. Alain-Charles Perrot, pour le nouveau propriétaire, n'était pas profondément amendé. L'affaire de l'hôtel Lambert, dont Le Monde s'est plusieurs fois fait l'écho, commençait.
Réflexion faite, le plus étrange est que les points les plus discutables du projet, voire les plus scandaleux, tiennent moins aux exigences du client qu'aux choix techniques, aux caprices esthétiques et aux erreurs historiques de l'architecte.
Le premier point, celui par lequel le scandale est arrivé, est le parti de creuser et de cuveler de béton la cour et le jardin, pour installer un vaste parking souterrain et les lourds équipements techniques, électriques et géothermiques retenus par M. Perrot.
Il est assez ahurissant qu'un architecte en chef des MH ait pu proposer de creuser le seul authentique jardin "suspendu" du "Paris Grand Siècle" pour établir un garage trouvant son débouché en plein milieu du mur du XVIIe, dans un site classé au Patrimoine mondial.
Ce parti de plan serait écarté, dit-on, mais faut-il revenir simplement au projet initial, que les services de la Ville avaient déjà rejeté : parking sous la cour et plateau technique sous le jardin ? Il présente deux inconvénients majeurs : le passage de béton reliant les deux cuvelages passe sous les caves du corps principal et viendra couper les pilotis de bois sur lequel repose l'hôtel Lambert, comme tous les vieux hôtels de l'île Saint-Louis ; d'autre part, même si le cuvelage technique est un peu réduit, l'authenticité et la beauté du jardin resteront fortement altérées.
Une seule solution est correcte d'un point de vue patrimonial : garer les voitures en surface, dans les anciennes remises de carrosse et dans le passage cocher existant sur le quai, comme le faisaient les Rothschild, les précédents propriétaires, ce qui permettrait de placer tout le plateau technique sous la cour pour dégager les caves, sans creuser sous le jardin.
Le deuxième point, qui fait aussi scandale, touche la dernière pièce du grand appartement du premier étage, avec son plafond à poutres et solives peintes et dorées avec des figures - putti et médaillons -, que l'étude a reconnu comme authentique, avec des restaurations d'extension limitée. Le projet prévoyait de transformer le noble "cabinet" de M. Lambert en salle de bains et dressing, et de détruire un bon tiers du plafond pour faire passer un ascenseur et une énorme gaine technique. Devant la presse en janvier, l'architecte reconnaissait l'écueil, "concession faite au propriétaire", qui souhaitait un accès direct par ascenseur à sa chambre.
On attendait plutôt qu'il trouve la bonne passe pour l'éviter... derrière la cloison qui retranche depuis le XVIIIe ou le XIXe un quart environ du grand cabinet de travail d'origine, l'ascenseur pouvant remplacer le petit escalier de dégagement installé là. Et, si on y retrouve le quart manquant du plafond peint d'origine, il faudra savoir persuader le nouveau propriétaire, qui aime, dit-on, l'art et Paris, qu'on a des devoirs vis-à-vis du patrimoine qu'on occupe, et que, pour préserver cette découverte, il faudra se satisfaire d'un ascenseur s'arrêtant au premier étage (deux autres ascenseurs n'étant pas si loin) pour ne pas détruire ce qu'on viendrait à découvrir.
Le troisième point est sans doute moins spectaculaire, mais, pour l'architecture comme pour la haute couture, tout est dans les détails autant que dans le grand dessin. Il touche à la doctrine de restauration, qui a fait pourtant l'objet d'accords internationaux signés par la France, la charte de Venise en 1965 et la convention européenne de Grenade en 1985, et dont la règle majeure est le respect des strates de l'histoire.
Or le prince polonais Adam Czartoryski, qui rachète l'hôtel en 1842 et dont la famille le possède jusqu'en 1976, opère une importante restauration avant d'accueillir dans ses salons tous les exilés polonais de Paris et quelques-unes des gloires de la France littéraire. Pourquoi vouloir gommer toute trace de cette seconde brillante période pour restituer un pseudo-état XVIIIe ?
Il est absurde de vouloir remplacer dans la cage du grand escalier la balustrade haute, créée au XIXe, par une balustrade neuve, en s'appuyant sur une gravure dont on peut démontrer la fausseté, comme de substituer au lanternon zénithal en place un lanternon neuf, dont le modèle n'est pas documenté. Absurde aussi de changer le dessin des lucarnes, dont la plupart datent de cette même époque, d'autant que l'opération conduit à déposer les beaux vitraux qui éclairent le corridor de l'atelier installé dans les combles pour le prince polonais par J.-B. Lassus, le restaurateur de la Sainte-Chapelle, à Paris.
En fait, si les deux commissions, qui doivent se réunir prochainement, n'y mettent pas leur veto, c'est tout cet appartement néogothique, y compris l'escalier qui y mène, que s'apprêtent à faire disparaître M. Perrot et M. Pinto, le décorateur dont le rôle est sans doute plus important que ce qu'on en a dit jusqu'ici.
Pourquoi diable faut-il une campagne de presse et d'opinion pour obtenir le respect de notre patrimoine ? Tous les atouts semblaient pourtant ici réunis : un propriétaire amoureux des arts, prêt à dépenser sans compter et donnant carte blanche à un architecte des Monuments historiques, épaulé par un comité scientifique. Mais voilà : l'architecte a une vision archaïque de la restauration, le comité ne comprenait jusqu'il y a quelques semaines ni spécialiste d'architecture ni spécialiste du second-oeuvre, et le ministère pilotait le tout en direct dans le secret.
Maintenant que le dossier est public, espérons que le bon sens patrimonial l'emportera et que l'hôtel Lambert pourra retrouver sa splendeur.


Claude Mignot est professeur d'histoire de l'art et de l'architecture à l'université de Paris-Sorbonne, membre de la Commission du Vieux Paris.

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